Dimitri Bouchène
Ses amis, ses rencontres
Elevé dans la haute société pétersbourgeoise, Dimitri a fréquenté dès ses années de collège le monde des artistes, peintres, poètes, musiciens et danseurs.
Dès Pétersbourg, en balletomane accompli, il est très proche du corps de ballet et connaît par cœur les grandes œuvres des dernières décennies, dont les ballets de Tchaïkovski qu’il adore. Il est cousin par alliance, par la famille GOUMILEV, de la poétesse Anna AKHMATOVA dans l’entourage de laquelle il a, dès 1911, fréquenté la plupart des artistes et écrivains de l’Age d’Argent.
Doté d’un caractère facile et chaleureux, il se lie très facilement avec toutes sortes de personnes, des plus éminentes aux plus humbles, en les traitant toutes avec beaucoup de politesse et de gentillesse. Il est très populaire pour ces raisons auprès ses interlocuteurs artistiques avec qui il lie des amitiés très durables, sinon pour la vie.
Comme beaucoup de russes qui ont subi la révolution et l’ère soviétique, il a vu disparaître tous ses proches, soit assassinés par le régime, comme Goumilev et ses cousins Kouzmine-Karavaiev, soit morts de faim, ou morts pendant les guerres. Il en gardé toute sa vie un sentiment tragique d’avoir tout perdu, et plusieurs fois : pendant la révolution soviétique, et pendant la seconde guerre mondiale.
Sa rencontre déterminante dans sa jeunesse a été celle de Serge ERNST, très jeune critique d’art parvenu à une grande notoriété dès l’âge de 16 ans. Ils se sont rencontrés en 19XX dans le grand couloir de l’université à Pétersbourg, alors qu’ils étaient condisciples en cursus d’histoire de l’art. Ils ne se sont pas quittés depuis lors, jusqu’en décès de Serge Ernst en août 1980.
En France, immergé parmi les artistes et musiciens de sa génération ou plus jeunes, il a noué des amitiés très solides, ou indéfectibles, comme avec le musicien Henri SAUGUET qui l’a beaucoup soutenu moralement pendant la 2ème guerre mondiale et l’occupation.
Sa carrière internationale dès les années 1930 l’a amené à nouer des amitiés solides avec beaucoup de personnalités. Son expertise en histoire de l’art et en objets précieux, alliée à celle de Serge ERNST pour la peinture et les arts plastiques en général les ont fait rechercher par toute la société savante, tant en Russie jusqu’en 1925 que dans l’émigration, en Europe et dans le monde entier.
Son abord facile et sa fréquentation du grand monde dès sa jeunesse lui ont également permis de transformer des relations professionnelles en relations d’amitié avec ses commanditaires, comme au sein de la maison de décoration JANSEN, M. BOUDIN, ou entre autres avec Robert RICCI, ou les couturiers MOLYNEUX et Lucien LELONG, la famille BOYRIVEN pour la maison CARVEN.